Bandeau_reaf_Complet.gif

Entre abondance et rareté: questionner le rapport ambigu de l'Afrique au médicament
Carine Baxerres  1@  , Fanny Chabrol * @
1 : Institut de Recherche pour le Développement  (IRD (Bénin))  -  Site web
UMR 216 MERIT, résidence les cocotiers, 08 BP 841, Cotonou, Bénin -  Bénin
* : Auteur correspondant

Cet atelier envisage l'Afrique cosmopolitique sous l'angle du médicament, objet emblématique de son rapport aux politiques internationales de santé d'une part et de son insertion dans le commerce international et le fonctionnement des marchés mondiaux d'autre part. Tandis que sur le continent africain, sont très facilement accessibles, à travers différents circuits (publics, privés, informels), des médicaments pour les maux courants (analgésiques, anti-inflammatoires, vitamines, antibiotiques, etc.) ainsi que ceux pris en charge par des programmes soutenus par des bailleurs internationaux (antipaludiques, antirétroviraux, contraceptifs, etc.), les patients souffrant de certaines affections ou pathologies graves comme le cancer n'ont pas accès à ces thérapies pourtant disponibles et parfois à faible coût ailleurs dans le monde (pour le traitement de l'hépatite B par exemple). Envisagés tantôt par leur omniprésence (nombreux lieux de vente, publicités importantes), tantôt par leur absence, les médicaments sont au cœur de multiples usages, pratiques, désirs ou résistances tenant aux questions de santé comme à celles de l'économie et de la politique.

La production pharmaceutique sur le continent africain fait l'objet de polémiques quand à son efficacité et sa rentabilité tout comme est souvent mise en cause la circulation intense des produits pharmaceutiques via différents circuits notamment les circuits informels. Tout aussi variées et complexes, les pratiques de consommation de médicaments mettent en jeu le rapport au monde de l'Afrique par les représentations véhiculées, les usages quotidiens, les espoirs de guérison, les pratiques de survie dans le contexte de systèmes sanitaires effondrés.

 

Cet atelier souhaite interroger le rapport de l'Afrique au médicament à la fois dans sa dimension contemporaine et historique, en tant que mode de gouvernement de la santé publique, comme destination commerciale et cible de programmes de santé globale. L'atelier permettra une discussion autour de la “pharmaceuticalisation” paradoxale de l'Afrique en interrogeant les multiples tensions existant entre des marchandises courantes, objet de multiples promotions versus des biens rares et accessibles sous conditions (être inclus dans un programme de prise en charge).

Nous attendons des communications issues de différentes disciplines (sociologie, anthropologie, histoire, économie, démographie, droit) et portant sur différents contextes (urbain, rural) et régions (pays francophones, anglophones, lusophones, Afrique de l'Ouest, de l'Est, centrale, etc.), sur les axes suivants :

- Le médicament et sa régulation

- La production pharmaceutique locale

- Le médicament comme support de politiques publiques nationales et internationales

- Le médicament comme marchandise : sa circulation, sa distribution

- Les usages du médicament : entre demande et vulnérabilité



  • Autre
Personnes connectées : 1