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Les 4èmes Rencontres des Études Africaines en France auront lieu à Paris les 5, 6, 7 juillet 2016, sur le site de l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales, au 65 rue des Grands Moulins, 75013 Paris.

Soutenues par le GIS Afrique, elles sont organisées par les équipes travaillant sur l’Afrique des laboratoires Centre d’Études en Sciences Sociales sur les Mondes Africains, Américains et Asiatiques (CESSMA), Développement et Sociétés (D&S), Langage, Langues et Cultures d’Afrique noire (LLACAN), Pôle de Recherche pour l’Organisation et la Diffusion de l’Information Géographique (PRODIG) et Unité de Recherches Migrations et Sociétés (URMIS).

            Comme les trois précédentes, ces 4e Rencontres visent à donner une visibilité aux recherches sur l’Afrique en devenir. Il s’agit aussi de faire connaitre nos objets de recherches et nos thématiques aux étudiants inscrits en Licence ou en CPGE afin de les inciter à s’orienter vers nos champs de recherche africains. Pour les contributions, les REAF 2016 sont ouvertes à tous, tout particulièrement aux doctorants et jeunes docteurs. Les interventions – qui s’inscriront dans des ateliers – devront obligatoirement s’intégrer dans l’un des deux axes identifiés ci-dessous :

 

1 / Un thème fédérateur : Afriques cosmopolitiques

            Les REAF 2016 s’inscrivent dans le prolongement des précédentes rencontres (2006, 2010 et 2014), soutenues par le GIS, qui s’intéressaient à la manière dont les sociétés africaines réorganisent leur relation au monde en faisant évoluer le monde des relations qui les structurent, tout en analysant les mobilisations collectives qui peuvent en résulter.

            Ces rencontres font le choix de poursuivre la réflexion sur les manières de voir et de faire des sociétés africaines (sur le continent et ailleurs) dans un monde globalisé marqué par des processus de normalisation, d’interdépendance et d’accélération. Ces derniers se sont développés de façon continue souvent avec violence dans des sociétés et des territoires, inégalement fragiles et vulnérables en fonction d’ancrages locaux et identitaires multiples. La question des échelles de temps et d’espace est centrale pour appréhender les rythmes et les modalités du changement. Sans compter l’importance des représentations et des subjectivités qui viennent les dynamiser et les complexifier.

            Ce colloque envisagera la manière dont les Afriques s’insèrent dans cette globalité, comment elles pensent cette simultanéité, comment elles construisent cette pluralité sans s’y enfermer.

 

Conscience politique et engagement pour être au monde 

            Parler d’« Afriques cosmopolitiques », c’est partir de l’idée de complexité, élément fondateur d’une dimension politique cachée dans la manière d’être au monde et de vivre ensemble au-delà des dimensions apparentes (plurilinguisme, échanges économiques, transferts technologiques, urbanisation, mobilités géographiques ...).

            En dissonance avec la technocratie élitaire et les modes de gouvernement qu’elle génère, le cosmopolitique implique l’idée d’une prise de conscience politique doublée d’une volonté d’engagement. Celles-ci se traduisent par des actes à la fois individuels et collectifs et dans une négociation/confrontation avec les grands enjeux sociétaux et territoriaux. L’intérêt porté au cosmopolitique incite à saisir ces actions en deçà et au delà des situations à risques et des moments de crise qui tendent à susciter seuls les débats. Loin d’être une utopie politique réservée à quelques-uns, la notion de cosmopolitique traverse l’ensemble des facteurs (ressources, mobilités, conflictualités, identités,…) qui conditionnent la trajectoire des Afriques.

 

Transnationalité et hybridation : des acteurs en mouvement, en tension

            Plusieurs éléments contribuent à l’émergence d’une dimension cosmopolitique en Afrique. La seconde moitié du XXème siècle marque une accélération des processus de transnationalisation des économies, des cultures, des identités, des systèmes politiques et des parcours individuels et collectifs.

            Les Afriques sont aussi aux prises avec des processus globaux – luttes sociales, capitalisme financier, marchandisation des ressources, dégradations environnementales, migrations multiformes – qu’elles se réapproprient et qui trouvent des expressions locales diverses. Cette transnationalisation et cette globalisation se combinent, par ailleurs, avec le renforcement de la fragmentation des sociétés conduisant à une banalisation des violences multiformes. Cette fragmentation contribue à saper les compromis, à fragiliser les équilibres et à affaiblir les modes de régulation plus ou moins fonctionnels alors même que les identités étaient sans cesse questionnées et renégociées.

            Parler d’« Afriques cosmopolitiques », c’est reconnaître également la diversité et la malléabilité des identités qui peuvent s’enchevêtrer et mettre l’ensemble des acteurs en tension. Le « cosmopolitique » accorde une place privilégiée aux formes d’engagement des individus en société, celles qui se dévoilent au quotidien, dans les linéarités ordinaires comme dans les tensions nées des situations de crise.

            Les parcours individuels participent depuis longtemps de l’hybridation des territoires (littoraux/hinterlands, rural/urbain, structuré/fluide, sacré/profane ...) tout comme le fait migratoire (élites comme travailleurs qualifiés ou non), à l’intérieur des Afriques et hors d’Afrique. Ces cohabitations et ces métissages originaux participent des logiques d’innovation sociale, culturelle, économique ou politique.

 

Pluralité, simultanéité et circularité

            Avec l’objectif affiché des « Afriques cosmopolitiques », nous ambitionnons de prendre en considération la richesse contextuelle dans laquelle s’organise cette relation au monde, y compris au niveau local. Cela nécessite aussi, même s’il ne faut pas les ignorer, de sortir des descriptifs binaires (hérité/construit, ouverture/fermeture, local/global/transnational, inné/acquis, rural/urbain, conjoncturel/structurel, adoption/résistance, individu/groupe) comme des analyses réifiantes et généralisantes concernant les sociétés africaines.

            Ainsi, les Afriques apparaissent comme des espaces où la notion de cosmopolitique joue sur la simultanéité des identités et des singularités qu’elle associe sans les opposer, bien au contraire. Parler d’« Afriques cosmopolitiques », c’est aussi traiter des circularités et interactions multiples qui dynamisent les sociétés, à différentes échelles de temps et d’espace, et dont les effets ambivalents méritent d’être analysés.

            Le prisme cosmopolitique invite à dépasser les cloisonnements disciplinaires, culturels ou linguistiques pour envisager la complexité mouvante des réalités africaines d’hier et d’aujourd’hui. C’est à cette ouverture que nous invite résolument, en 2016, les organisateurs de Rencontres des Études Africaines en France.

 

Les ateliers et les contributions proposés pourront mettre en avant  les thèmes suivants:

- Hybridation, réappropriation, créativité des sociétés africaines

- Contexte local, relation au monde et glocalisation

- Diversité et malléabilité des identités

- Circularités et interactivités

 

2 / Des questions émergentes et les recherches en devenir

            Les ateliers proposés dans ce cadre porteront sur des questions et des thématiques qui ont fait l’objet d’appels ou de débats évolutifs et de tendances majeures lors des précédentes Rencontres, ou encore qui ont émergé depuis. Il s’agit ici de proposer des ateliers portant sur des thématiques ou des orientations nouvelles de la recherche sur les Afriques, présentant des regards renouvelés sur des objets récurrents, ou mettant l’accent sur des développements récents de la recherche ou des thèmes comparatistes.

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