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Njantcho Kouagang Elisabeth

ANALYSE TONALE DU KWAKUM
Elisabeth Njantcho Kouagang  1@  
1 : Langage, Langues et Cultures d'Afrique Noire  (LLACAN)  -  Site web
INALCO
8, Rue Guy-Môquet, 94800, Villejuif -  France

Cette communication s'intéresse à l'analyse tonale du kwakum (langue bantou A90). L'intérêt de cette analyse part du constat que les dissyllabes H-H ne subissent pas le même changement tonal en contextes identiques. En effet, l'on observe que certains morphèmes deviennent H-M en position pré-pausale tandis que d'autres restent invariables dans le même environnement. A titre d'illustration, devant une pause, l'on dit ʃúljɛ̄ ‘fumée' mais plutôt dʒíkí ‘rivière'. Les dissyllabes CV̀.CV̀ ne sont pas en reste. Lorsque précédés d'un ton Haut flottant, certaines prennent la tonalité BH-B et d'autres deviennent H-B. pùlà ‘manioc' et ʃùlɔ̀ ‘toit', par exemple, deviennent respectivement pǔlà et ʃúlɔ̀ dans le même environnement. Au regard de ce qui précède, il est clair que l'analyse de ces phénomènes tonals devient problématique si l'on envisage que tous ces morphèmes ont des spécifications tonales identiques au niveau sous-jacent. L'interrogation que suscitent ces exemples est en effet de savoir comment rendre compte de ces divergences tonales à partir d'une seule représentation sous-jacente. Cette présentation vise à proposer une solution à cette énigme tonale. Nous postulons en effet que ces morphèmes ont des représentations sous-jacentes distinctes. D'une part, les morphèmes CV́.CV̄ et CV̌.CV̀ portent deux tons lexicaux. D'autre part, les formes CV́.CV́ et CV́.CV̀ ne disposent que d'un seul ton sous-jacent. Cette proposition semble d'autant plus plausible qu'elle peut s'étendre à d'autres données, permettant, entre autre, d'expliquer pourquoi devant une pause, certaines monosyllabes CV̀V̀ deviennent CV̀V̄ (ŋgwɔ̀ɔ̄ ‘cerveau') lorsque d'autres restent invariables (ndɔ̀ɔ̀ ‘endroit').



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