Cette contribution cherche à repérer quelles ont été, en termes diachroniques, les conséquences du militantisme étudiant sur les arènes politiques africaines, notamment à partir d'exemples pris au Sénégal et dans d'autres pays voisins (Burkina Faso, Côte d'Ivoire, etc.)
Le constat initial est celle d'une posture de contestation radicale de l'ordre politique, notamment avec le rôle de la FEANF qui a revendiqué l'indépendance politique et la rupture avec l'ordre métropolitain. Ensuite s'est réalisé une certaine transplantation de ce modèle radical (via notamment l'UGEAO ou les unions nationales comme l'UGEED ou l'UGEV issues de la FEANF). Puis à partir la fin des années 1960 jusqu'au début des années 1980, le militantisme étudiant connait une nouvelle phase de radicalisation et se traduit par la naissance de partis clandestins se situant dans une optique révolutionnaire. Ensuite alors que le mouvement étudiant connait une nouvelle phase de lutte pour la fin des partis uniques et contre l'ajustement, on observe que ces partis clandestins vont s'intégrer au nouveau champ multipartisan. Ainsi chaque génération militante étudiante (et en son sein chaque fraction) a laissé son empreinte dans le champ politique. Cependant, ce processus ne s'est pas répété à l'identique selon les pays et les « âges » du mouvement étudiant : il reflète des différences d'« habitus » politiques propres à ces générations et dépend aussi du niveau de « saturation » du champ politique...