Depuis les indépendances, les pays africains ont ‘'bénéficié'' de la coopération dans le domaine des musées avec de nombreux pays tels la France, la Grande Bretagne, la Suisse, les Pays-Bas, etc. Cette coopération s'est concrétisée sous la forme d'appui à la restauration des sites transformés en musée, de création de nouveaux établissements, de la formation du personnel sur place comme à l'étranger ou encore du soutien à des organisations régionales. Mais ces efforts n'ont pas notablement changé l'image des musées africains ni la conception qu'en ont les populations bénéficiaires. Celles-ci considèrent toujours ces établissements comme des espaces réservés aux ‘'Blancs''. C'est ce défaut d'appropriation des concepts importés d'ailleurs que Joseph Ki-Zerbo nomme par son idée de La natte des autres et qui constitue la principale difficulté à laquelle est confrontée l'Afrique.
La présente communication ambitionne d'analyser les raisons du semi-échec de ces opérations de coopération technique. A partir des récits de voyages datant du 17ème au 19ème siècle tels D'Elbée (1670), Dalzel (1793), Duncan (1847), Forbes (1851), Skertchly (1874), il s'agira dans un premier temps de décrire les cérémonies commémoratives qui mettaient en scène de nombreux objets à dans le royaume du Danhomè comme dans d'autres royaumes en Afrique de l'ouest. Cette communication vise aussi à montrer comment la coopération muséale n'a pas réussi à prendre en compte ces cérémonies commémoratives, pratiques culturelles endogènes de l'ordre de la monstration qui avaient cours dans les sociétés africaines précoloniales et qui pourraient enrichir les muséographiques contemporaines et changer la perception que les populations ont des musées et par voie de conséquence augmenter leur intérêt pour ces établissements.