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Les traces de l'intimité : penser l'individu en Afrique
Violaine Tisseau  1@  , Pauline Monginot  2, *@  
1 : Institut des mondes africains  (IMAF)  -  Site web
Institut de Recherche pour le Développement - IRD (FRANCE), Aix Marseille Université, École Pratique des Hautes Études [EPHE], Université Paris I - Panthéon-Sorbonne, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), CNRS : UMR8171
Institut des mondes africains - 9, rue Malher 75004 Paris -  France
2 : Centre d'Etudes en Sciences Sociales sur les Mondes Africains, Américains et Asiatiques  (CESSMA)  -  Site web
Université Paris VII - Paris Diderot, Institut de Recherche pour le Développement - IRD (FRANCE)
Université Paris Diderot, Bât. Olympe de Gouges, case postale 7017, 75205 Paris cedex 13 -  France
* : Auteur correspondant

Panel proposé par Pauline Monginot (CESSMA) et Violaine Tisseau (IMAf)

Les travaux de Stoler en particulier ont engagé une relecture de la colonisation à l'aune de l'intimité, en analysant les unions mixtes ou les relations entre enfants européens et domestiques « autochtones » (Stoler, 2013). C'est dans cette perspective que l'intimité a pour l'instant principalement été étudiée en Afrique. Nous proposons d'élargir ce champ d'analyse qui demeure un angle mort des recherches en histoire sur l'Afrique alors même qu'il est en plein essor dans les études européennes (Giddens, 1991). Depuis quelques années, l'intimité est devenue un nouveau champ d'investigation des études historiques de l'Europe : le sentiment amoureux (Rebreyend, 2009) ou le sentiment de soi (Vigarello, 2014) sont ainsi l'objet de travaux récents.

Interroger les sociétés africaines sous cet angle nous semble pertinent pour mettre en lumière les processus d'individualisation (Marie, 1999) au sein de sociétés souvent pensées uniquement en termes de groupe. Il permet donc d'interroger l'évolution d'une définition et d'une expression de soi, suscitée par le rapport à un autre inscrit dans des cercles plus ou moins éloignés. Cette approche de l'individualisation permet en outre, en replaçant l'individu au cœur de la société, d'en interroger l'ordre (Azoulai, 2013). Par ailleurs, en contexte de migration, l'intérêt demeure pertinent dans la mesure où il permet de construire / reconstruire son identité.

Conditionnée par un rapport à l'autre, l'intimité peut être étudiée comme une manière de se définir dans la société, de se penser comme individu, de se montrer et se mettre en scène. Souhaitant privilégier une approche historique, sans écarter les autres, se pose alors la question fondamentale des sources car comment avoir accès à l'intimité des individus et à quels individus pouvons-nous avoir accès ? Quand certaines sources expriment la nature des sentiments et des relations entre les individus (correspondances, journaux intimes, productions artistiques...) d'autres, à l'instar des objets ou des photographies, matérialisent l'attachement ou le souvenir de personnes, de lieux ou de moment.

Ce panel a pour but d'interroger les possibilités et les apports d'une étude de l'intimité en Afrique, tant en questionnant la manière d'y parvenir qu'en présentant des études de cas.



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