1962, 1964 et 1975 ! Ces dates sont historiquement et philosophiquement majeures pour les Mozambicains. Elles marquent respectivement la création du Frelimo (Front de Libération du Mozambique), l'amorce de la guerre anticoloniale et l'indépendance du Mozambique. Aujourd'hui, l'idée d'indépendance et de révolution comme projets de transformation radicale du Mozambique se présente de manière paradoxale. Sa puissance d'évocation contraste avec les incertitudes qui pèsent sur le présent et sur l'avenir.
Nous voudrions dans cette communication réfléchir sur les contradictions internes de la lutte armée anticoloniale. Alors que celle-ci se présentait comme une lutte révolutionnaire et de transformation sociale, il s'avère qu'au fil du temps, les pratiques de production de marginalités typique du « moment colonial » continuent à faire partie de la structure du Mozambique post-colonial. De plus, les élites du Frelimo continuent à produire un discours nationaliste-révolutionnaire dans un contexte néolibéral marqué par une société déchirée par tout ce qui était combattu au moment de l'indépendance. Comment, donc, comprendre ce discours anti-impérialiste dans un contexte du néolibéralisme/capitalisme ? Pour répondre à notre question, nous nous concentrerons sur trois moments : La lutte de libération nationale, le nationalisme post-colonial et sa relation avec le marxisme-léninisme et sur les changements post-1990.