Atelier. Appropriations et réappropriations de savoirs et de savoir-faire en Afrique
La présente étude s'intéresse à l'examen de la néo-toponymie d'inspiration juvénile comme forme d'expression du politique à Tokombéré. Il s'agit de porter une attention particulière aux tactiques qui conduisent au transfert des pratiques banales de nomination des quartiers de Tokombéré simultanément comme mode de réappropriation symbolique de l'espace public et forme subtile d'interpellation de l'ordre gouvernant.
Le postulat central de cette réflexion est que l'instauration et la pérennisation du patriarcat public incitent les jeunes à investir les terrains de la clandestinité et à formuler un langage qui organise l'espace d'énonciation du politique au ras du sol. Par sublation et hybridation de leur imaginaire, ils investissent le champ social, développent des arts de faire et manœuvrent à la réinvention et à la déconstruction du monde social historique imposé par le pouvoir.
Inscrite dans une approche thématico-chronologique, le travail prendra ses bases dans l'histoire de l'action sociopolitique des subalternes. Il faudra par le recours aux sources archivistiques et orales collectées sur le terrain, étudier les acteurs de la toponymie et les mécanismes de réappropriation d'espaces symboliques par la néo-toponymie. Par ailleurs, il s'agira de travailler sur l'imagination juvénile et l'évolution nominale des lieux par la compréhension des modes de contestation clandestine du pouvoir.
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