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Nadjikpan Ngananpou Francis

Musique et politique au Tchad en contexte de democratisation
Francis Nadjikpan Ngananpou  1@  
1 : Université de Yaoundé I  (UYI)  -  Site web
Université de Yaoundé I - B.P. 337 Yaoundé - Cameroun Fax(237) 222 13 20 Tél:(237) 222 13 20 Adresse électronique:rect.uy1@uycdc.uninet.cm Webmaster:webmaster@uycdc.uninet.cm -  Cameroun

Musique et politique au Tchad en contexte de démocratisation[1]

Par NADJIKPAN NGANANPOU Francis

Sociologue (Doctorant, Université de Yaoundé I)

Tel : +235 60194797 / +237 650665516 E-mail :nadjipanfrancis@yahoo.fr

Proposition de communication pour l'atelier « Cosmo-politiques du rap »

Synthèsede la communication

L'idée de consacrer cette recherche sur les formes et les logiques de l'engagement politique par le biais de la musique au Tchad résulte de l'émergence d'une profusion de productions musicales orientées davantage sur la politique. Durant la période précédant la temporalité de démocratie au Tchad, les compositions musicales étaient étroitement canalisées et orientées vers la propagande politique des régimes autoritaires. Il était question de promouvoir la musique encensant les pouvoirs publics. C'est ce que nous rapportent Succès MASRA et Beral MBAIKOUBOU LEGRAN:

 (...) pour ses louanges et celui de son parti-Etat, El Hadj Hissein HABRE institua les ‘‘groupes chocs '', des grands orchestres musicaux dont tout le pays fut truffé et dont la tâche n'était que de scander, bêler des chants nationalistes et élogieux à la gloire du despote. Ce tremplin musical, ce n'est pas trop dire que d'en estimer le pays truffé, car, à N'Djamena la capitale par exemple, chaque arrondissement avait son orchestre, des groupes financés par l'Etat, c'est-à-dire le parti et toutes ses composantes. [1]

Or, avec le processus de démocratisation qui ouvre une fenêtre d'opportunités aux entreprises de contestation, on assiste à l'irruption d'une production musicale certes engagée, mais subversive, dont le message véhiculé prend la forme d'un discours politique rationnel ou d'un propos explicitement limpide afin d'éveiller une sensibilisation politique. La littérature politique à travers la musique au Tchad va désormais s'orienter également vers la contestation de l'ordre établi. Une génération de musiciens dont l'œuvre musicale s'oriente sur la dénonciation des dérives et impasses du régime politique en place se montre davantage plus visible.

Toutefois, au lieu que le contexte de liberté d'expression soit continuellement un vent d'optimisme aux artistes musiciens, on assiste à la politisation de la musique et du champ musical tchadien qui débouchent sur une obstruction de la liberté musicale et une orientation normative de la musique par les mécanismes de réglementation juridiques et législatifs. Ceci nous conduit à nous interroger sur le processus de démocratisation au Tchad et à faire apparaitre la faille entre le discours officiel sur la démocratie dont se réclament les autorités politiques tchadiennes et la liberté d'expression qui se heurte à l'épreuve des faits. C'est donc à partir des faits sus évoqués que nous avons choisis de soumettre à la réflexion le rapport entre la musique et la politique au Tchad en s'appesantissant sur les formes et les logiques de l'engagement politique par le détour de la musique depuis l'avènement de la démocratie, une conjoncture d'ouverture et de renouveau politique. C'est cette intuition qui nous a engagés à formuler les questions suivantes :

Quelles sont les formes et les logiques qu'emprunte l'engagement politique des musiciens au Tchad depuis le début de la démocratisation ?Quelles sont les thématiques privilégiées par la musique politique au Tchad?Comment ces formes d'engagement sont perçues et reçues à la fois par le public en général et les acteurs politiques en particulier ?Quels sont les jeux et les enjeux de lutte entre les acteurs du champ musical et du champ politique autour de la musique engagée au Tchad ?


[1]Succès MASRA et Beral MBAIKOUBOU LEGRAN, Tchad, éloge des lumières obscures : Du sacre des cancres à la dynastie des pillards psychopathes, Paris, l'Harmattan, 2010, p. 63.

 

 


[1] Cette étude est le fruit d'une recherche de terrain effectuée dans le cadre de la collecte des données pour la rédaction d'un mémoire intitulé « Musique et politique au Tchad : formes et logiques de l'engagement politique en contexte de démocratisation ». Ce mémoire, présenté en vue de l'obtention d'un master en sociologie politique, est soutenu en Mars 2014 au Centre de Recherche et de Formation Doctorale en Sciences Humaines, Sociales et Educatives de l'Université de Yaoundé I.

 



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