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Djebbari Elina

Salsa « made in Benin » ? Discours sur les origines, cosmopolitisme et parcours diasporiques - Proposition pour l'atelier COSMOPOLITISME MUSICAL RÉALITÉ OU FICTION ?
Elina Djebbari  1@  
1 : King's College London  -  Site web
WC2R 2LS London -  Royaume-Uni

Proposition pour l'atelier COSMOPOLITISME MUSICAL RÉALITÉ OU FICTION ?

En Afrique de l'Ouest, une scène « salsa » se développe actuellement, suivant la popularité globale de ce genre dont la pratique est désormais transnationale. Cependant, ce phénomène récent a été largement précédé d'une histoire longue de l'appropriation des musiques caribéennes, et notamment cubaines, sur le continent africain depuis le début du XXème siècle. En effet, la musique cubaine a par exemple été particulièrement investie comme une ressource créative majeure dans la constitution d'une musique africaine « moderne » au moment des indépendances.

Basé sur des enquêtes de terrain au Bénin et auprès d'artistes de la diaspora béninoise, cette communication propose d'explorer la relation historique et contemporaine du Bénin à la musique cubaine d'une part et à ce qui est désormais appelé ‘salsa' aujourd'hui et d'interroger le développement de la salsa, à la fois musique et danse, dans le contexte urbain postcolonial de Cotonou.

Outre l'appropriation historique et actuelle de la salsa au Bénin et sa resignification locale au moyen d'un discours sur les origines et d'une « béninisation » de la musique et des pas de danse qui sera interrogée, le phénomène de « roots in reverse » (Shain 2002) caractéristique de l'Atlantique Noir (Gilroy 1996) est aussi mis en tension par les autres styles de salsa (New York style, LA style, etc.) transmis par les vidéos sur Youtube et/ou par le biais des trajectoires transnationales d'individus-clés.

En retraçant les parcours des individus qui participent actuellement à la mise en place et au développement d'une scène salsa locale, la complexité des discours liés à cette pratique artistique sera analysée. Différents profils d'artistes béninois – du chanteur établi en France au danseur installé à Washington via les musiciens vivant au Bénin – permettront d'observer les enjeux différenciés soulevés par l'entremêlement dans les discours et les pratiques des registres de légitimation et de liberté créative. Ainsi, nous verrons comment, par l'action de la communauté transnationale et cosmopolite des salseros béninois, la pratique de la salsa permet tant de devenir un « lieu de mémoire » local de la traite esclavagiste qu'un nouveau marché économique transnational (festivals, cours de danse...) dont les logiques s'entrecroisent à différentes échelles. 



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