A partir de données issues du projet de recherche MINWEB*, récoltées "en ligne" par observation participante et documentées par des entretiens à Bamako et Ouagadougou (2014 et 2015) auprès d'activistes militants pro Azawad, j'interrogerai la place de la photographie dans leur mobilisation sur Facebook.
J'insisterai en particulier sur les usages de la photographie pour la présentation de soi sur ce média social (photographies de profil et de couverture) en tant que véhicules et supports de l'entre-soi militant, reflets de la position politique et partisane dans le conflit MNLA/Gouvernement du Mali. Dans ce cadre une attention sera portée sur l'usage des photographies de martyrs ou de défunts, ainsi que l'évolution de leur mise en scène au cours du temps (du moment de la disparition, confirmation du décès, jusqu'à l'anniversaire de la mort).
Dans les publications en ligne pro Azawad sur Facebook la place de la photographie est absolument centrale : l'affichage militant et les hommages se réduisent fréquemment à une mise en scène photo/iconographique, avec des retouches, assemblage et travail graphique dont il faut questionner la circulation, les contextes d'instrumentalisation et de productions, à la fois au niveau techniques mais aussi symboliques.
* Projet de l'université Paris Descartes, « Minorités, identités numériques et circulation des messages politiques sur le web dans le Sahara », sur financement Emergence de la ville de Paris, 2014-2016, en collaboration avec l'ANR ENEID dirigé par Fanny Georges sur les Eternités numériques post mortem (CIM, Paris 3)