Circularités et interactivités des productions littéraires (Resp: Ursula Baumgardt)
Quelques aspects des dynamiques transtextuelles dans les champs littéraires maghrébins
Les champs littéraires au Maghreb se définissent a priori par leur hétérogénéité. A défaut d'être justifiée, cette définition s'explique autant par la configuration géo-politique actuelle de la région, par la variété des langues impliquées (arabe "littéral", arabe maghrébin, tamazight, français) que par le statut accordé aux différents répertoires et à leurs pratiquant/e/s. De fait, qu'il s'agisse des productions algériennes, marocaines ou tunisiennes (pour ne pas parler de la Mauritanie et de la Libye), masculines ou féminines, orales ou écrites, "arabophones", "amazighophones" ou "francophones", les critères de différenciations, voire d'oppositions semblent prévaloir sur tout autre critère. Il est clair que l'impact des évolutions socio-politiques et idéologiques au Maghreb a joué - et continue de jouer - un rôle crucial dans la détermination des systèmes de représentations dominants en matière de champs littéraires maghrébins. Néanmoins, de plus en plus de travaux commencent à nous révéler une autre scène, à la fois plus complexe et plus riche que ne laisseraient supposer les catégorisations génériques et esthétiques généralement usitées et instituées. Ce que nous apprennent ces études ressortit simplement à la complexité des imaginaires littéraires et des dynamiques transtextuelles que mon propos s'efforcera de définir et d'illustrer.