La création en 2010 de l'Agence nationale des titres sécurisés en Mauritanie et le démarrage de ses activités a suscité de vives contestations relatives à l'inégalité ethnique et à la discriminatoire aux services publics. Combinant une approche en termes de mobilisation collective à une perspective empirique de sociologie des controverses, la présente communication prend appui sur une variété de sources (observation participante, journaux, réseaux sociaux, entretiens) afin d'étudier le mouvement social “Touche pas à ma nationalité” apparu dans le contexte du déroulement de ces opérations d'enrôlement biométrique et de recensement à vocation d'Etat civil. Je montre en particulier suivant quelles modalités la mise en place de nouveaux papiers a pu non seulement générer des frustrations et des contestations violentes, mais également révéler du même coup de modes de gouvernance tout à fait significatifs à la fois de la question identitaire, de l'acuité des rapports ethniques et de la formation de l'Etat.